Une situation de saine concurrence, ce n'est pas quand il y a deux concurrents. Ce n'est pas non plus quand il y en a trois. C'est quand, par rapport à une situation donnée, il peut y en avoir d'autres supplémentaires. On peut très bien avoir un unique producteur qui garde ses prix bas à cause de la (menace d'une) concurrence. Typiquement : Microsoft. De même qu'on peut avoir plusieurs producteurs qui se partagent un marché captif, et qui ne sont donc pas dans une situation de vraie concurrence. Exemple : la téléphonie mobile en France, ou encore les taxis. Ces dernières entreprises ne sont pas réellement en concurrence, elles sont dans une situation que je qualifierai de monopole partagé. Ces situations de monopoles (partagés ou non) ne peuvent subsister que par la loi et/ou la violence.
→ Pour la plupart des secteurs économiques, seules les mafias et les États peuvent créer des situations de non-concurrence.
Certains secteurs sont ce que j'appellerai des monopoles techniques : de par leur nature même, une nouvelle offre est quasi-impossible. Exemples : les infrastructures routières, les chemins de fer, les réseaux de câbles électriques, les tunnels des métros etc. Pour ces secteurs, une saine concurrence est par nature impossible.
→ Certains secteurs de l'économie ne sont pas en situation de saine concurrence. Même si plusieurs intervenants se partagent le marché.
Le rôle du spéculateur est de lisser les prix dans le temps. Les spéculateurs "déplacent" des biens dans le temps, de la même manière que les commerciaux déplacent des biens dans l'espace.
Lorsqu'un commercial observe qu'un bien vaut 10 en Italie et vaut 20 en France (et que le coût de transport vaut disons 3), il va acheter en Italie pour revendre en France. Son action nivelle donc les prix dans l'espace. Lorsqu'un spéculateur estime qu'un bien vaut 10 aujourd'hui mais vaudra 20 demain (et que le coût de stockage vaut disons 3), il va acheter aujourd'hui pour revendre demain. Son action nivelle donc les prix dans le temps.
Imaginons que l'on estime qu'une ressource viendra à manquer d'ici quelques années. Des spéculateurs en achèteront pour le retirer du marché temporairement. De ce fait, le prix montera prématurément (par pénurie) mais montera moins vite après lorsque les spéculateurs remettront la ressource sur le marché pour prendre leurs gains.
L'obsession de ne pas donner d'argent quand on voyage... est typiquement française. Dans le monde, les Français sont réputés pingres, avec raison. Mon analyse est que chez nous, toutes les formes de redistribution sont étatiques. Ce qui fait qu'un Français a vraiment du mal à payer un produit en fonction de son niveau social. Le touriste plein aux as se sent floué dès qu'il paye plus cher que le mécano du coin. Dans bien des pays, cette conduite est asociale.
Au sein d'une démocratie, l'ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain. Les systèmes politiques modernes -les gouvernements représentatifs- sont des hybrides démocratie-aristocratie où les citoyens expriment leur volonté par le vote. Et donc, nous sommes périodiquement appelés à voter au sujet -entre autres- des élections présidentielles.
L'esprit démocratique veut que chacun soit égal devant la loi et que la société suive la "volonté générale". Ainsi l'idéal représentatif moderne demande qu'une loi concerne l'ensemble des citoyens ; ou encore que le programme d'un parti politique soit conçu pour répondre aux attentes, non-pas d'une partie, mais de l'ensemble de la société. Et de même, lorsqu'un citoyen vote démocratiquement, il exprime en toute conscience quel choix lui parait le meilleur pour la société dans son ensemble. Pas juste pour lui-même.
En appuyant sciemment un choix qui porte préjudice à autrui, vous contribuez à nuire.
Définitions préalables : la politique est la gestion de la société (originellement, de la cité). Un système politique est un mode d'organisation de la société. L'oligarchie signifie le "gouvernement par une minorité". L'écrasante majorité des systèmes politiques utilisés actuellement ou de part le passé, sont oligarchiques. La souveraineté est le concept moderne pour décrire le pouvoir sur le peuple au sein d'un territoire. La souveraineté se veut perçue comme légitime.
L'aristocratie signifie le "pouvoir par l'excellence", et est une forme d'oligarchie : les "meilleurs" individus gouvernent les autres. Il s'agit de professionnalisation de la politique. La noblesse est une forme d'aristocratie héréditaire dans laquelle l'éducation et la force maintient l'excellence dans quelques familles. Dans un gouvernement représentatif, les "excellents" sont au contraire élus périodiquement par les citoyens.
→ Une aristocratie répond à un objectif de gestion efficace des affaires de la société.
La démocratie signifie la "souveraineté au peuple", et s'oppose intrinsèquement à l'oligarchie et à la professionnalisation du corps politique. Parmi les valeurs démocratiques, il y a l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Et inversement, chaque loi concerne la société dans son ensemble, et jamais un sous-groupe de citoyens. La volonté générale est une abstraction communautaire qui représente la volonté du peuple. La démocratie est ainsi un système politique qui cherche à évaluer et à faire respecter la volonté générale. Cette dernière étant, en pratique, ce qui fait consensus. Par exemple, dans les démocraties antiques, l'un des piliers de la création de consensus était la possibilité pour tout un chacun (le "premier venu") de remettre en cause à tout moment n'importe quelle loi.
→ La démocratie est un système politique qui cherche à créer du consensus.
Les systèmes politiques modernes des pays développés et qui sont abusivement qualifiés de démocratiques, sont en réalité des gouvernements représentatifs. Il s'agit d'une forme d'aristocratie qui reprend des valeurs démocratiques. Le peuple se choisit périodiquement des "excellents", souvent professionnels de la politique. La périodicité fait que, si ceux-ci s'éloignent trop de ce qui fait consensus (la volonté générale), ils risquent d'être démis de leurs fonctions. L'élection est le mode de choix privilégié pour la légitimité qu'elle donne aux "excellents" (les gouvernants).
Il est intéressant de noter que les fondateurs des institutions représentatives (Madison, Sieyès, ...) ont conçu ces systèmes non pas en tant que démocraties, mais par rapport à la démocratie. Pour faire mieux que la démocratie. Pour décharger le peuple de la gestion de la société et gagner ainsi en productivité.
→ Le gouvernement représentatif est adapté à un objectif de société légitime et productive.
Note : puisque les sociétés occidentales modernes se sont construites en opposition à la démocratie, cette dernière se retrouve, en toute logique, dépréciée. Mais le jargon contemporain réutilise (à contre-sens) le terme "démocratie" pour valoriser des aristocraties. Le qualificatif qui se rapproche le plus de l'idée de peuple souverain est actuellement... "populisme".